"Il portait un blouson noir"

Dire "vieux" c'est mettre un accent impitoyable sur le temps sans la moindre concession qui renvoie à une pâle panoplie des gens du temps qui passe. Les vieux ont leurs attributs; des multiples peaux d'idées reçues qui les éloignent d'une vie qui vit. Le monde les habille dans des catalogues de lieux communs, pourtant chaque creux de leurs rides font couler des histoires de passion qui ne sont plus entendues : la vie est leur silence.

Ils se baladent au rayon du troisième âge, victimes des regards qui les enveloppent. Dire "ils porteront un blouson de cuir noir" c'est presque faire offense à la convention.

Un cuir noir sous un regard meurtri, c'est une intemporelle provocation. Cela provoque une distance entre un corps que l'on prive de jeunesse et un vêtement qui souligne la fronde.

Le Perfecto se porte comme un symbole pour affirmer une jeunesse qui se distant.

Un viel homme ou une vielle femme, le corps bardé de ce symbole, a ce précipice dans les yeux qui sépare la comédie de leur réél; et c'est ce regard surpris qui surprend les autres qui porte cet or du dérisoire. Aux vielles dames des décolletés plongeants aux vieux hommes des habits de Zorro pour crier que perdure une éternelle jeunesse contrarié, que chantent dans leurs yeux des adolescences inassouvies.

Il est temps que les barrières lépreuses tombent en poussière et que les idées reçues flamboient pour ne voir en l'homme qu'un enfant qui n'en finit pas de s’essouffler.


Photos réalisées en 1993.
Production : Ministère de la culture - Chevignon.



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